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habitude est disposition, mais toute disposition n’est pas habitude, parce que la qualité facilement mobile est disposition, et non pour tant habitude. C’est pourquoi si l’on prend la disposition pour la qua lité qui est facilement mobile, elle est alors une espèce de qualité condivise avec l’habitude. Si, au contraire, la disposition est prise en tant qu’elle se dit soit de la qualité facilement mobile ou de celle qui est difficilement mobile, alors elle est genre relativement à l’habitude et à la disposition qui se divise avec l’habitude. Or, l’habitude se définit ainsi, V Métaph.: "L’habitude est une disposition par laquelle on est disposé bien ou mal, soit par rapport à soi, soit par rapport à autre chose. » Pour comprendre cette définition, il faut sa voir que la disposition est l’ordre d’une chose qui a des parties non seulement quantitatives, mais encore essentielles ou potentielles. C’est pourquoi l’ordre de ces parties entre elles, ou relativement à autre chose, s’appelle disposition. Plusieurs choses sont requises pour l’habitude, soit que ce soit des parties, des puissances ou des actes qui sont respectivement commensurables de diverses manières, de sorte qu’on puisse trouver en elles un certain moyen de commensuration mitoyen, et un tel moyen s’appelle habitude. Par exemple, la santé est la mesure des humeurs respectivement et diversement commensurables, lesquelles néanmoins sont ramenées à la santé comme à un moyen déterminé de commensuration, et c’est pour cela que la santé est une habitude. Car comme les qualités élémentatives se mesurent dans les éléments suivant un seul mode et non suivant plusieurs, il n’y a pas pour cette raison en eux habitude. C’est donc avec raison que l’on dit que l’habitude est une disposition ou un ordre des parties diversement commensurables bien ou mal, c’est-à-dire suivant un mode mitoyen déterminé. Mais, comme on dit par rapport à soi ou à