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identité n’est pas une relation réelle, mais bien une relation de rai- son, comme on le dira plus loin. L’égalité et la similitude ne se fondent pas sur l’unité suivant le nombre, parce que rien n’est égal ou semblable à soi-même, mais elles se fondent sur l’unité suivant 1’espè parce que nous disons que deux lignes sont égales, et deux blancheurs semblables. Il faut observer que l’égalité et la similitude se prennent communément pour les deux fondements de l’égalité comme pour ses deux termes. En effet, l’égalité se rapporte à deux choses, à l’une fondamentalement, à l’autre comme terme, et vice versa; pour la similitude, elle est multiple dans les termes. Car il suffit à la similitude de la participation de la qualité suivant la même espèce. En effet, les choses qui sont blanches sont semblables, et celles qui participent à diverses qualités quant à l’espèce sont dissemblables, comme le blanc et le noir; il n’en est pas de même de l’égalité. Il ne suffit pas, en effet, pour l’égalité, qu’il y ait deux quantités de même espèce, autrement toutes les lignes, qui sont de même espèce, seraient égales, ce qui est néanmoins faux; il faut, au contraire, qu’il y ait deux quantités de même espèce avec l’exclusion d’une plus grande ou d’une plus petite, de telle sorte que l’une ne soit en aucune manière ni plus grande ni plus petite que l’autre. Mais l’inégalité ne se prend pas suivant les diverses espèces de quantités, comme on l’a dit de la similitude en quantité, mais bien dans les choses qui sont de la même espèce sans l’exclusion d’une plus grande ou d’une plus petite. On voit de cette manière ce que c’est que l’identité, l’égalité et la similitude. Il faut savoir que bien que la substance soit le fonde ment de l’identité, comme il a été dit, elle peut néanmoins se dire des autres prédicaments et se fonder sur eux. Nous disons, en effet, que cette blancheur est identique à elle-même, cette ligne identique à elle-