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dans plusieurs genres, comme le parfait. Nous disons, en effet, cet homme est un grand médecin, c’est-à-dire un médecin parfait, et c’est là une grande similitude; une chose est dite aussi égale ou inégale suivant la quantité prise dans les deux sens. Nous disons, en effet, que deux lignes Sont égales et deux blancheurs aussi, et parce que la quantité dans le premier sens est plus connue et plus propre. Dans le second sens elle est dite transumptivement, et c’est pourquoi l’égalité ou l’inégalité se disent proprement de la quantité dans le premier sens. Il faut observer que l’unité se convertit avec l’être, et ainsi tout ce qui est être est, un. Or la substance, la quantité, la qua lité étant des êtres, il faut que chacun d’eux soit un; et comme dans a substance, la quantité et la qualité, il peut y avoir plusieurs êtres, il peut donc y avoir en elles plusieurs choses, dont chacune est une, et qui présentent la multiplicité. Donc dans chacun de ces prédicaments il y a unité et multiplicité. Dans la substance c’est sur l’unité qu’est fondée la relation qui s’appelle identité, dans la quantité c’est la relation qui est appelée similitude, mais néanmoins d’une façon différente. Car l’unité se prend en trois sens différents, l’unité numérique, comme Socrate, Platon, chacun est effectivement numériquement un. L’unité d’espèce, comme Socrate et Platon sont un dans l’homme. L’unité de genre, comme l’homme et le cheval sont un dans l’animal. Or, l’identité qui est fondée sur l’unité dans la substance, n’est pas fondée sur l’unité dans le genre, ni dans l’espèce, mais bien dans le nombre, comme s’il y avait deux substances. Ce qui est un numériquement est identique à soi-même, dans le sens où nous prenons ici l’identité, quoiqu’on puisse le dire identique dans la substance et dans le genre; ce n’est pas néanmoins dans ce sens que nous venons de prendre l’identité. C’est pourquoi une semblable