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toujours possible dans cette dimension, cette dimension étant une ligne, dans ce cas la ligne serait sans limites. La surface contient deux des susdites dimensions, à savoir la longueur et la largeur, dont les extrémités sont deux lignes, ou une, je dis cela à cause de la sur face circulaire qui est limitée par une seule ligne. En effet, ainsi que nous l’avons dit, pour borner une ligne il faut que la limite atteigne l’indivisibilité dans cette dimension, de sorte que la limite de la surface doit aller à l’indivisibilité en largeur, ce qui est la ligne. Un corps renferme les trois dimensions ci-dessus, ou en d’autres termes, un corps est une triple dimension, comme la surface est une double dimension, et la ligne une seule. Or, le corps se termine à la surface qui est indivisible en profondeur, ou à la ligne qui l’est en largeur. Il faut observer que quoique le corps soit une triple dimension, à savoir, longueur, largeur et profondeur, le corps ne tient son caractère de perfection que de la profondeur. De même, quoique la surface con tienne deux dimensions, la longueur et la largeur, néanmoins sa raison spécifique n’est complétée que par la largeur, comme la rai son spécifique de l’homme n’est complétée que par la rationalité, quoiqu’il soit doué de la sensibilité et de la vie. La raison spécifique de la brute est complétée par la sensibilité, quoiqu’elle jouisse aussi de la vie. Quant à la ligne, c’est la longueur qui fait la perfection spécifique. Et comme la quantité continue a la propriété d’être toujours divisible, si le corps, tant que corps, doit se terminer à l’indivisible, ce sera à la surface, laquelle, quoique divisible, ne l’est pas cependant en profondeur en quoi consiste la raison spécifique du corps, comme il a été dit, il en est de même de la surface par rapport à la ligne. Telles sont les trois espèces de la quantité continue.