Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/159

Cette page n’a pas encore été corrigée

formellement le blanc, et cette mesure appartient au rapport de l’unité ou du nombre. Nous savons donc ce que c’est que l’unité dont l’assemblage forme le nombre, et ce qu’est la mesure essentiellement et accidentellement. Pour comprendre ce qu’est la multitude il faut savoir, ainsi que nous l’avons dit plus haut, que ce que notre intellect conçoit d’abord c’est l’être, et secondairement la négation de l’être, lorsqu’on comprend qu’une chose n’est pas tel être. On conçoit tout de suite d’après cela une division, d’où il résulte que la division est la distinction par l’être et le non-être. En troisième lieu, on conçoit une unité qui ne comporte pas la division. Il y a, en effet, un être en qui ne se rencontre pas la division susdite, et ainsi l’idée de l’unité est postérieure à celle de la division, comme l’idée de la privation est postérieure à celle de l’habitude qui subit la privation. Quatrième ment, on conçoit la multitude, qui dit deux négations, dont l’une consiste en ce que telle chose n’est pas telle autre, et l’autre en ce que chacune de ces choses n’est pas divisée; c’est pourquoi la multitude se définit par l’unité, parce qu’il n’y a jamais multitude, sans que chacune des choses qui composent cette multitude ne soit une unité ou un être indivis. Et il faut prendre dans la quantité comme nous avons pris dans les transcendants, l’être, la division, l’unité et la multitude, de sorte que nous prenions le continu de la même manière que nous prenions l’être, quoiqu’il y ait entre eux quelque différence, comme nous l’avons dit. Il faut savoir que cette multitude, qui est dans la quantité, est l’assemblage de plusieurs continus, dont l’un n’est pas l’autre et dont chacun est indivis en soi ou un, ce qui est la même chose, et ainsi s’explique la première définition du nombre, le nombre est un assemblage de plusieurs unités, aussi bien que la seconde, le nombre est une multitude mesurée par l’unité, parce