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dans ce sens n’est pas le nombre qui est une espèce de quantité, mais se rapporte aux transcendants. Nous disons, en effet, qu’il y a quatre anges ou trois personnes en Dieu, et cependant il n’y a de quantité ni dans les anges, ni en Dieu. L’unité, qui est le principe du nombre, ajoute à l’unité qui se prend pour l’être non par une chose quelconque, mais elle l’affecte en lui ajoutant deux rapports, parce qu’elle exprime non toute indivision, c’est-à-dire qu’elle n’ex prime pas tout être en tant qu’indivis, mais bien l’être indivis de la quantité continue; elle exprime aussi le rapport de la mesure discrète. Comme le nombre qui est une espèce de la quantité, est produit par la diction du continu, supposons une ligne divisée en plusieurs parties, chaque partie de la ligne ainsi divisée étant indivise, la ligne ainsi considérée est une unité; c’est pourquoi la ligne n’est autre chose que le continu indivis. Donc l’unité qui est convertie avec l’être, signifie un être indivis quel qu’il soit. Or, l’unité qui est le principe du nombre, dit u être continu indivis, et le nombre se compose de semblables unités, lorsqu’il y a plusieurs continus séparés entre eux et indivis en eux-mêmes. Le second rapport qu’ajoute l’unité, principe du nombre, à l’unité qui admet la conversion avec l’être, est le rap port de mesure discrète, en quoi il faut remarquer que la mensuration discrète peut se prendre de deux manières. La première c’est la même chose que de s’assurer intellectuellement du nombre de certaines choses, connaissance qui s’acquiert en redoublant une unité un certain nombre de fois, et prise dans ce sens la mesure est une propriété accidentelle du nombre lui-même, et elle convient aussi à l’unité qui se convertit avec l’être. De la seconde manière mesurer se prend pour produire formellement tarit de choses, comme la blancheur produit