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TRAITÉ III. Du PRÉDICAMENT DE LA QUANTITÉ.

Chapitre I : Du nombre qui est une quantité discrète.

La quantité se divise en continue et en discrète. On appelle discrète la quantité dont les parties soi séparées et ne sont pas unies pour un but commun. En effet, les parties du nombre dix ne sont unies pour aucun but commun. Car dans le nombre dix il ne se trouve aucune particule en vue de laquelle les autres soient unies, puisqu’elles sont toutes séparées l’une de l’autre. On appelle, au contraire, continue la quantité dont les parties sont unies pour un but commun, parce qu’elles sont toutes unies entre elles, et ne sont pas actuelle ment séparées, mais sont susceptibles de l’être, comme on le dira plus bas. La quantité discrète se divise en nombre et langage, or le nombre est la réunion de plusieurs unités. Le nombre se définit encore d’une autre manière le nombre est une collection mesurée par l’unité. Pour comprendre ces définitions il faut savoir que l’unité se prend pour l’être, et l’unité est le principe du nombre. Or l’unité prise dans la première acception n’est autre chose que l’être indivis. L’unité ajoute à l’être la négation ou la privation de division, et comme tout être est une unité dans ce sens, l’unité en conséquence prise dans ce sens, est non seulement dans le genre de la quantité, mais aussi dans tous les genres comme l’être, c’est pourquoi l’unité se rapporte aux transcendants, comme la collection produite par l’unité