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comme l’imparfait est contenu dans le degré parfait. On voit par là que, comme la substance ne reçoit pas le plus ou le moins, ainsi qu’il a été dit, il n’y a rien de contraire à la substance. Ainsi se connaissent les communautés de la substance. Le propre de la substance est d’être susceptible des contraires suivant son changement. Or, on dit que c’est à le propre de la substance parce que cela ne convient qu’à elle seule par soi. Car s’il est certaines choses auxquelles on attribue cette qualité de recevoir les contraires, comme la ligne est appelée droite ou courbe, néanmoins la ligne ne reçoit ces modifications qu’à raison de la substance. On allègue encore le langage et l’opinion qui sont vrais quelquefois et d’autres fois faux. A cela Aristote répond que cela n’arrive pas à raison du changement du langage ou de l’opinion, parce que le langage et l’opinion ne changent pas, si Socrate étant assis, vient à se lever, mais bien la chose, car ce n’est pas par un changement opéré en elle que la substance est dite susceptible des contraires, mais par un changement de la chose significative. Une semblable propriété ne convient donc qu’à la substance, et si elle convient à d’autres choses, c’est à raison de la substance dans laquelle elles ont leur être, comme on le voit par rapport à la superficie qui est susceptible de blancheur et de noirceur, à l’essence de laquelle il appartient d’être dans la substance en acte ou en aptitude, ainsi qu’on l’a dit plus haut; tel est le prédicament de la substance.