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plus et le moins, n’a néanmoins rien de contraire, parce que rien n’est contraire à la lumière, et pourtant ii est constant que l’air est parfois plus et parfois moins illuminé. Car partout où il y a contrariété, il y a plus et moins, avec la latitude susdite dans les formes. Partout où cette latitude ne se trouve pas, il n’y a pas de vraie contrariété; je dis de vraie contrariété, parce qu’on appelle contraires certaines choses qui sont opposées suivant l’état et la privation, comme raisonnable et irraisonnable, pair et impair, ainsi que nous l’avons dit, et dans chaque genre il y a une première contrariété, qui n’est pas vraiment une contrariété, mais bien plutôt habitude et privation; ce que je dis là, je le dis aussi de tous les contraires immédiats, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas une opposition de contrariété, quoiqu’ils soient l’habitude et la privation C’est de cette manière que la santé et la maladie sont opposées, car si la santé est l’équilibre des humeurs, et la maladie l’absence de cet équilibre, comme il y a opposition de privation entre ce qui est égal et ce qui est inégal, il serait plus juste de dire que la santé et la maladie sont opposées par manière d’état et de privation que par contrariété; c’est pour cela qu’ait ne leur reconnaît pas de moyen terme.

Il est bon de savoir que bien que, comme il a été dit, on trouve en quelques choses la latitude et le degré, il ne faut pas néanmoins comprendre que lorsqu’une forme prend de l’intensité, cet accroissement se fait par l’addition d’un degré à un autre, de manière qu’il y ait deux degrés distincts, dont l’un est ajouté à l’autre et pourrait être distinctement désigné, tandis que cet accroissement s dans ce sens qu’une forme imparfaite devient parfaite, de sorte que cette forme parfaite a quelque chose de plus qu’avant, non quant aux parties susceptibles de désignations distinctes, mais virtuellement, de manière que le premier degré est contenu dans le second virtuellement,