Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/152

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l’air était toujours disposé de la même manière à recevoir la lumière et si l’agent qui illumine l’air était toujours dans le même état, l’air ne recevrait jamais plus ou moins de lumière et ne serait jamais plus ou moins illuminé; mais comme il y a des variations dans ces deux choses, il y en a aussi dans la lumière. Or, comme dans les formes substantielles l’agent est toujours dans le même état, et le sujet qui est la matière première dans des dispositions identiques, la forme substantielle n’a point la latitude susdite. Il n’est pas nécessaire de prouver que la matière première est toujours également disposée, parce que c’est évident. C’est également évident pour l'agent ou producteur de la forme substantielle. En effet, quoique cet agent se produise sous différents rapports en écartant les dispositions contraires de la matière elle-même, et qu’il le fasse en vertu des formes accidentelles ou qualités, il introduit néanmoins la forme substantielle en vertu de sa forme substantielle qui est toujours uniforme dans toutes les choses générales de la même espèce. On peut déduire la même chose et de la même manière relativement aux passions propres qui se produisent toujours avec le sujet; et à leur égard le sujet revêt une certaine activité, comme il a été dit plus haut. Telles sont donc les formes tant substantielles que les propres passions, parce que l’agent ne change pas d’état pour les produire, et parce que le sujet qui les reçoit est toujours disposé de la même manière relativement à la forme, quand même l’agent serait dans des rapports différents, il faut considérer la troisième chose qui a été dite, à savoir quelle est la participation de la forme avec le sujet. Car si la participation s’opère sous le rapport de l’indivisibilité, cette forme ne recevra ni le plus ni le moins, comme il est évident à l’égard des espèces du nombre qui consistent dans une indivisible unité, et à l’égard des espèces de la