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substance, comme principe du suppôt, et il est simplement acte, parce que, dans le genre de la substance, quoiqu’il ne soit point forme, laquelle est acte de la matière et un acte secundum quid, parce que l’essence en laquelle il survient n’est pas une pure puissance comme est la pure matière. Néanmoins il est bon de savoir que l’être de l’essence convient à priori aux espèces, parce que, comme il a été dit, la seule espèce est définie, et la définition signifie l’être de l’essence, et se dit à posteriori de l’individu, ou autrement lui convient. Or l’être de l’existence convient à priori aux individus. En effet, si l’on enlève l’être des individus, il est impossible qu’il reste autre chose, comme le dit Aristote dans le livre des Prédicaments; il convient à posteriori aux espèces elles-mêmes. C’est pourquoi exister se dit du genre et de l’espèce, comme des accidents communs. De même, en effet, qu’on dit, l’homme existe, parce que Pierre existe, de même aussi l’homme court, parce que Pierre court.

Chapitre III : De la première et de la seconde substance; ce que c’est; de l’ordre de la substance.

La substance se divise en première et seconde. La substance première est celle qui est dite subsister proprement, principalement et dans la plus grande compréhension, qui n’est pas dans le sujet et ne se dit pas de lui. Pour comprendre cette définition, il faut savoir que subsister se dit en deux sens, à savoir, subsister sous les accidents, ainsi que nous le disons, parce que la substance subsiste sous les accidents, et subsister sous les universaux, comme nous disons que ce qu est moins universel subsiste sous ce qui est plus universel; car cette subsistance est dans l’ordre prédicamentel. Si l’on prend le mot subsister dans le premier sens, la substance première subsiste