Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/145

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car, quoique les parties intégrales soient composées, on ne dit pas néanmoins qu’elles sont par soi. Le composé est directement dans le prédicament, comme le dit Boèce dans le commentaire des prédicaments, malgré même qu’on puisse dire que la forme, la n et les parties intégrales sont par soi, parce qu’elles ne sont pas dans un autre, comme l’accident dans un sujet. Il faut observer que quoique on décrive ici la substance composée, la substance peut cependant être composée de deux manières, à savoir, la nature et le suppôt. Or, j’appelle cela nature, comme l’humanité, quant au suppôt, je ne le prends pas ici pour le singulier dans le genre de la substance, mais pour le concret de la nature, comme est l’homme. L’humanité, quoiqu’elle soit appelée forme, est cependant composée de matière et de forme, comme il a été dit plus haut; car l’humanité dit corps et âme. Cependant l’humanité ou une nature quelconque dit forme substantielle et matière, de sorte que, relativement à l’objet principal qu’elle signifie, elle écarte toute autre chose de la forme susdite et de la matière; mais il n’en est pas de même du suppôt qui est homme. L’homme, en effet, relativement à l’objet principal qu’il signifie, dit ayant l’humanité, ou ayant une telle forme et une telle matière que signifie l’humanité. Et comme ce qui a l’humanité peut être un suppôt non humain, comme on le voit de l’humanité du Christ, qui est fondée sur le suppôt divin, ou avoir d’autres choses, par exemple des accidents que l’humanité sépare complètement; c’est pourquoi le suppôt et la nature sont différents dans les créatures. Et comme la nature, par exemple l’humanité, est quelque chose de spécial existant dans celui qui l’a, quoiqu’elle soit composée, il ne lui convient pas cependant d’être par soi. C’est donc proprement qu’est dite être par soi la substance composée qui est suppôt, et celle-là est la cause