Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée

à diverses choses sous laquelle la chose est comprise. Par exemple la substance, en tant qu’elle est le sujet des accidents, est signifiée par le mode de substance, parce que substance vient de substare; mais en tant qu’elle ne dépend de rien d’antécédent sur quoi elle s’appuie, elle se comprend comme un être par soi, et ces modes sont ce qu’est la substance ne différant que par la seule raison de l’âme qui la conçoit suivant les diverses habitudes; cette raison n’est pas fictive, mais elle est prise de la chose, car elle est ainsi dans la chose. La substance, en effet, est supposée aux accidents et ne s’appuie sur aucun, néanmoins ce ne sont pas deux choses distinctes, il n’y a qu’une distinction de raison. C’est ce qui fait que ces modes sont un être réel, à savoir la substance, laquelle est supposée aux accidents sans s’appuyer sur aucun, la distinction néanmoins est toute de raison. D’un autre côté, l’être se contracte par les modes, non que le mode soit quelque différence qui le contracte, mais parce que dans l’être réel, pris communément, se trouvent quelques êtres ayant entre eux divers modes d’être auxquels ne répond pas une seule et même chose, si ce n’est peut-être l’être en général. Or, les premiers modes par les quels l’être est contracté sont, être par soi et être dans un autre. Etre par soi est le mode de prédicament de la substance, et être dans un autre est le mode des neuf autres prédicaments. L’être se contracte encore d’une autre manière par deux modes, dont l’un est d’être pour être, et ce mode comprend les trois prédicaments absolus, à savoir la substance, la quantité et la qualité. Le second est d’être pour autre chose, et ce mode comprend les sept prédicaments respectifs, à savoir, la relation, l’action, la passion, l’époque, le lieu, la situation et la possession, toutes choses dont nous déterminerons plus bas les différences. Or, il faut observer que la division de l’être