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forme spécifique, mais la forme spécifique se trouve dans tous les individus de la même espèce; donc le propre convient à tout ce qui est contenu dans l’espèce, et il se convient toujours, tant qu’il participe à la forme spécifique; ainsi se trouvent établis deux points de la définition du propre, etc.

Chapitre VII : Le propre est inhérent à la seule espèce, et se dit d’elle réciproquement.

Pour concevoir un autre point de la définition du propre, à savoir comment il à une seule espèce, il faut savoir, ainsi que nous l’avons dit, qu’il y a différents degrés de perfection dans les êtres qu’Aristote compare aux nombres, dans le livre VIII de la Métaph. C’est ce qui lui fait dire que les espèces des choses sont comme les nombres, et en con comme les nombres par rapport à l’unité ont divers degrés formels, comme le degré du quaternaire est différent de celui du quinaire et ainsi des autres: de même les degrés formels des espèces des choses sont différents par rapport à tout premier principe incomposé, et on ne peut pas trouver deux espèces dans le même degré pas plus que deux nombres d’espèce différente. Donc dans toute espèce il y a une forme spécifique n’existant en aucune manière dans le degré d’être ou d’opération de la forme spécifique d’une autre espèce. Or, ainsi que nous l’avons dit, le propre, sui tant les principes propres de l’espèce, ne peut être que dans une espèce, c pour cela qu’on dit dans la définition qu’il est inhérent à une seule chose. Mais il faut savoir que le propre pris dans le sens le plus étroit, bien qu’il ne conviennent qu’à une espèce très spéciale, néanmoins rien n’empêche, dans un sens plus large, que le propre convienne aussi à une espèce subalterne, qui peut être un genre, par exemple. Nous disons, en effet, que le propre du triangle