Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/130

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parce que la vertu est la puissance qui est portée à la dernière chose qui peut se faire. Donc un tel principe tient la puissance d’être de la forme spécifique de cette chose. Et on ne peut pas dire que le sujet n’impose pas à une pareille vertu la nécessité d’être, mais un générateur, parce que si le sujet n’a aucune habitude nécessaire à un tel propre, quelque grand générateur que le sujet produise avec cette passion, cette passion propre cependant serait par accident par rapport au sujet, et non par soi, et de cette manière elle ne pourrait être démontrée, le contraire se verra plus bas. Il reste donc maintenant que le sujet ait à l’égard de son propre l’habitude de cause efficiente, ce que l’on peut établir ainsi. En effet, les qualités propres agissent comme instruments de formes substantielles, car elles agissent pour produire les formes substantielles, comme la chaleur du feu agit sur le bois pour produire le feu, ce qu’elle ne pourrait pas faire, si elle n’était l’instrument de la forme substantielle de cet agent. Il en est ainsi, parce qu’elles reçoivent des formes substantielles la vertu de produire un tel effet, et ces qualités ne reçoivent pas des formes substantielles une vertu quelconque différente d’elles; elles ne reçoivent donc rien de plus qu’elles-mêmes; donc les formes substantielles des sujets sont la cause effective de leurs propres. Mais il s’élève à cet égard un grand doute, car il s’ensuit que le même sujet est sous le même rapport agent et patient et cause d’action et de passion, au moins dans les substances séparées, qui n’ont pas une partie en dehors de la partie; c’est pourquoi la même substance de l’ange, comme indivisible, serait sous le même rapport effective de la passion propre, et réceptive en même temps, ce qui ne paraît pas convenable. Pour l’intelligence de cela il faut savoir qu’une chose se produit à sa manière dans l’action ainsi