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et animal, sont des genres subalternes qui quelquefois sont regardés comme genres, d’autres fois comme espèces. Chacun d’en effet, est espèce relativement au genre supérieur, et genre relativement à l’espèce inférieure. On peut voir par là comment une seule et même différence est divisive et constitutive. Si, en effet, animé qui est différence est ajouté à corps, comme ce qui signifie corps se trouve dans les choses qui n’ont pas cette perfection qui est animé, cette différence divise corps qui toutefois est genre et constitue une espèce, qui n’ont pas cette perfection qui est animé. D’où il arrive que cette différence animé est tantôt divisive du genre et tantôt constitutive de l’espèce, et c’est aussi ce qui doit se faire dans les autres genres jusqu’aux espèces les plus spéciales, dont il n’y a pas de différences divisives. Mais quelles sont les espèces les plus spéciales, on peut le connaître d’après ce qui a été dit. Qu’un être ne puisse pas être genre, le voici; en effet, ainsi qu’on l’a dit, cela est genre qui est dans cette condition par rapport à sa différence divisive, que la différence signifie quelque chose explicitement que ne signifie pas le genre lui-même, quoique implicitement les deux disent le tout, c’est pourquoi le genre se trouve en dehors de l’intellect des différences; en voici un exemple dans les choses composées de matière et de forme. Le feu et l’eau sont en convenance dans la matière première, mais diffèrent dans la forme, parce que la forme substantielle du feu est différente de celle de l’eau; d’où il suit que le feu et l’eau sont en convenance dans la matière, parce que la matière est leur partie essentielle, mais la forme du feu et l’eau s’accordent dans la matière, comme dans quelque chose différent de leur essence, mais déterminable par elles. C’est ainsi que les espèces ont dans le genre un mode de convenance que n’ont pas les différences. Car les espèces s’accordent