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explicitement, et l’on voit ainsi ce que c’est que la différence dans son caractère propre.

Chapitre V : Du genre le plus général et du genre subalterne; un être ne peut pas être genre.

Le genre se divise en genre très générai et genre subalterne. Le genre le plus général est celui en qui ne survient pas un autre genre; ce qui doit être entendu de cette manière. Ainsi que nous l’avons dit, en effet, le genre se tire de l’idée de conformité de certaines choses qui sont difformes dans certaines autres perfections formelles, desquelles se tirent les différences. Comme animal est genre, parce qu’il dit mouvement et sensibilité, en quoi l’homme et le cheval sont conformes, tout en étant difformes dans d’autres perfections, par la raison, par exemple, qu’il y a dans l’homme la raison qui n’est pas dans le cheval, d’où se tire la différence, à savoir le raisonnable. L’homme est aussi conforme à la plante dans le vivant; de cette conformité se tire un autre genre, à savoir le corps animé, et cette conformité est moindre que la première, parce que corps animé s’étend à plus de choses qu’animal, aussi c’est un genre supérieur. Il est encore conforme à la pierre dans la corporéité, d’où se tire un autre genre supérieur, à savoir le corps. Il est conforme à l’ange dans la substance, qui est une conformité plus éloignée, d’où se tire encore un autre genre, à savoir la substance. Si l’homme était difforme vis-à-vis d’une chose en substance, il ne resterait entre eux d’autre conformité que l’entité. Or l’être ne pouvant pas être genre, comme on le dira, la substance doit être le genre le plus général. Quant aux autres genres que nous avons dit être sous la substance, à savoir corps, corps animé