Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/123

Cette page n’a pas encore été corrigée

la considère, non pas en observant la matière où elle se trouve, et à cause de cela il se donne un nom abstrait, comme humanité. Elle a un autre être dans la matière, pour laquelle elle a une double habitude. La première c’est qu’elle lui adhère comme sauvée en elle, et ainsi elle a, en quelque sorte, le mode d’accident, et ainsi l’intellect lui donne un nom concret adjectif, tel qu’un nom d’accident, comme humain. La seconde est la comparaison qu’elle a avec la matière, comme la complétant et la perfectionnant, et ainsi elle n’a pas le mode d’accident, mais bien le mode de substance, et ainsi l’intellect lui donne un nom concret substantif, comme homme. Il faut noter que animai diffère de sensible, parce que animal provient d’âme sensible, et sensible se dit à raison de la sensibilité. Et parce que l’âme par rapport à la sensibilité est comme la puissance à l’acte, conséquemment la différence est plus actuelle que ce dont elle est la différence, quoique se trouvant dans le même cercle l’un et l’autre. Or on dit que la différence s’applique à la qualité, c’est-à-dire adjective ni En voici la raison: Comme on l’a dit, en effet, la différence divisive de quelque genre se tire de la perfection que n’ont pas toutes les choses qui sont sous le genre, laquelle perfection, comparée à ce d’où se tire le genre, se montre comme quelque chose de parfait, et par conséquent comme formel, et parce que les adjectifs se tirent communément des formes, obligés qu’ils sont de s’adjoindre à la forme; conséquemment pour désigner que la différence se tire d seul formel, et ne dit explicitement que cela seul, la différence est parfaite par le mode adjectif dans son attribution. Pour connaître de même la seconde définition de la différence, il faut savoir qu’il est impossible que la partie se dise du tout, niais que ce qui se dit en toute vérité d’une autre chose doit dire le tout. Lorsqu’on dit de Sortès qu’il est