Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/122

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se tire le genre, ou quelquefois l’espèce, comme on peut l’induire de ce qui a été dit plus haut; c’est pourquoi cette conformité se rapporte au genre comme fondement éloigné. Mais l’idée de vivant à laquelle une telle conformité porte l’intellect, se rapporte au genre comme fondement prochain, et ainsi, quoique l’unité de genre soit l’unité de raison, néanmoins elle doit se fonder en quelque manière sur une chose suivant la réalité. Quant à la difformité qui existe entre Sortès et la plante, elle consiste en ce que Sortès a le sentiment et non la plante, et de cette difformité se tire la différence qui sépare la chose qui est commune à l’homme et à la plante. D’où l’on voit par cette différence que la qualité de vivant se trouve dans un sujet qui possède quelque autre perfection qui n’est pas dans la plante. Et parce que dans cette perfection, à savoir la sensibilité, Sortès est en convenance avec le chien, il y a de même entre eux une conformité qui porte à une idée de laquelle, si on la prend au concret substantive ment, de telle sorte que ce concret dise explicitement de ce qu’il signifie et vivant et sensible, se tire un autre genre, à savoir animal. Si, au contraire, elle est prise au concret adjectivement, de telle sorte qu’elle dise explicitement de la chose qu’elle signifie cette seule perfection, à savoir sensible, il s’en tire la différence, à savoir, en tant qu’elle est dite sensible, et ainsi des autres jusqu’à la dernière différence spécifique, au-dessous de laquelle il. n’y a point de perfection for melle. Donc, comme on peut dire sensible tout ce qui est dit animal, et que animal, qui est le genre, se dit de plusieurs choses différentes en espèce, de même sensible, qui est la différence, se dit de plusieurs choses différentes dans l’espèce. Il faut remarquer que la forme substantielle a un double être; l’un objectivement dans l’intellect, et en raison de cet être l’intellect s’attribue un nom abstrait. Car l’intellect