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vivant; dans ces trois choses il est conforme à Platon. Il est conforme à ce cheval en deux choses, à savoir dans le sensible et dans le vivant, et il est difforme en une chose, parce qu’il est réellement raisonnable, ce qui n’est pas dans le cheval; il est conforme à la plante, à savoir dans le vivant. Mais comme notre intellect peut distinguer les choses qui sont unies en réalité, quand une de ces choses ne tombe pas sous la raison de l’autre, et lorsque le raisonnable, considéré en soi, n’est point de la raison du sensible, et le sensible de la raison du vivant, c’est pour cela qu’il prend ces choses dans Sortès, sous différents rapports, comme nous l’avons dit. Donc, quand l’intellect considère en réalité ce en quoi une chose con vient à d’autres choses, il attribue à cette chose conçue une intention d’universalité. Et comme dans chaque chose singulière il faut considérer quelque chose, qui est le propre de cette chose, en tant qu’elle est cette chose, de même que dans Sortès il faut considérer quelque chose qui est tellement le propre de Sortès, en tant qu’il est tel homme, qu’il ne convient à nul autre. Donc l’intellect attribue à une chose ainsi conçue une intention de singularité, et il appelle cela singulier ou individuel, et ces secondes intentions sont l’universalité et la singularité. Aussi, bien qu’on ait dit plus haut que les intentions sont le produit de l’intellect, il faut néanmoins qu’elles aient quelque fondement dans les choses extérieures. Car il répond à l’intention de singularité en dehors de ce qui est le propre de Sortès, en tant qu’il est tel homme, et à l’intention d’universalité extérieurement, comme le fondement dans lequel Sortès est conforme aux autres choses. Donc, comme le choses qui sont conformes en une chose sont difformes en une autre, pourvu qu’une telle difformité soit selon la forme et non selon la matière caractérisée, ou selon ce qui est propre à tel individu, en tant que tel, l’intellect