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que l’intellect considère cette universalité eu quoi il s’attribue quelque chose suivant l’être en plusieurs, ou l’attribution à plusieurs, et ainsi elle est dite seconde intention. Nous allons parler maintenant de ces secondes intentions, ou des cinq universaux ou prédicables qui sont appelés universaux en tant que l’intellect leur attribue l’être en plusieurs; ils sont appelés prédicables, à raison de ce que l’intellect les fait appliquer à plusieurs. Ce sont le genre, la différence, l’espèce, le propre et l’accident.

Chapitre II : Ce que c’est que le genre et d’où il tire son origine.

Le genre, tel que nous l’entendons ici, est ce qui est affirmé de plusieurs choses différentes en espèces in eo quod quid. Or, pour comprendre les divers points de cette description, il faut savoir que le genre se dit de plusieurs espèces, ou se divise et plusieurs espèces. Mais comme il n’est pas un être en réalité, mais seulement suivant la raison, sa division ne s’opère pas en réalité. Et comme encore le genre n’est pas quelque chose de réel, les parties subjectives ou les espèces en lesquelles il se divise, sont réellement diverses et distinctes entre e]les, il faut en conséquence qu’elles aient en elles quelque chose de réel, par quoi l’une est différente de l’autre. Il faut remarquer ici qu’une même chose a, par son essence avec l’essence d’une autre chose, quelque conformité ou convenance et quelque difformité réelle, laquelle conformité ou difformité peut être plus grande ou plus petite par comparaison à diverses choses, par exemple: Sortès, par son essence qui est de telle âme et de tel corps, est conforme à Platon, à ce cheval et à cette plante. En effet, Sortès par son essence est raisonnable, sensible et