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qui trouvaient en même temps, dans cette position retranchée, la sécurité indispensable à leur travail, et l’écoulement facile de leurs produits.

Les arts et l’industrie des Gaulois éduens restèrent à l’état rudimentaire jusqu’à l’époque où des peuples plus civilisés — les Carthaginois et surtout les Marseillais — entrèrent en communication avec eux par les deux grandes voies fluviales du Rhône et de la Saône.[1]

Il serait difficile de fixer la date de ces premières communications (que l’histoire a enregistrées à une époque relativement récente) ; nous savons seulement que, 123 ans avant Jésus-Christ, les Marseillais mirent les Éduens en rapport avec Rome et obtinrent pour eux le titre de frères du peuple romain.

À l’époque dont nous parlons (un siècle environ avant l’ère chrétienne) la Gaule était divisée en clans restreints, sans lien entre eux, sans littérature, et sans art proprement dit, presque sans écriture — puisqu’il était défendu aux druides de s’en servir pour conserver l’histoire et les dogmes. — Les Éduens étaient pourtant en pleine prospérité, sous le rapport matériel. Nous n’en voulons pour preuve que l’état de l’impôt et les entreprises financières de certains chefs éduens — dont l’un, Dumnorix, fer-

  1. L’influence grecque dans les poteries et dans les quelques objets de métal trouvés dans les fouilles du Beuvray, est tellement évidente qu’il n’est pas possible de supposer aux Éduens d’autres instituteurs dans les arts que les Grecs et les Marseillais.