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Éduens, l’oppidum maximæ auctoritatis de César, le Φρουριον Βιϐρακτα de Strabon — dont le nom a persisté dans le Biffractum des chartes et dans celui de Beuvray.

L’occupation d’une pareille place expliquerait, à elle seule, l’influence des Éduens sur les nations limitrophes. Bibracte, du haut de ses plateaux, présentait le front à chacune d’elles, et pouvait lancer à son gré des bandes dans leurs vallées qui s’ouvraient à ses pieds, ou les replier en cas d’insuccès dans ses retranchements inexpugnables.

Si l’on songe aux conditions physiques où se trouvait la Gaule, à ces guerres permanentes qui faisaient de ce pays un vaste champ-clos, dans lequel les tribus n’étaient occupées qu’à s’attaquer ou à se défendre, à soutenir ou à entreprendre des siéges, on doit convenir qu’il n’existe, sur aucun point du territoire Éduen, un lieu plus merveilleusement approprié que le mont Beuvray aux exigences d’un état de choses aussi violent.

Avant de décrire les diverses parties de l’oppidum de Bibracte, mises à jour par les fouilles de ces dernières années, nous essaierons de retracer brièvement l’histoire de cette forteresse dont la destinée se liait à celle d’une puissante cité, et qui fut, pendant de longs siècles, l’instrument de son salut et de sa grandeur.