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qu’il ajoute à son nom, semble elle-même indiquer que cette fête du printemps l’empêchait d’être entièrement oubliée.[1]

Tel ne fut pourtant pas son sort, malgré les invasions barbares, qui portèrent le dernier coup à tout ce qui se rattachait aux anciens centres gaulois, confondus souvent, par la communauté d’un même désastre, avec les villes de création plus récente.[2]

Le nom de Bibracte fut conservé à la montagne, et se transforma peu à peu en celui de Beuvray qui — pour le philologue — est exactement le même.

Au seizième siècle, Gauchet, chanoine d’Autun, parlant de deux de ses amis qui se rendaient au Beuvray pour la foire du premier mercredi de mai, écrit ces mots : « … qui ibant Bibracte. »

Jean Bouchet, dans ses Chroniques d’Aquitaine,

  1. Voir pour la discussion de ce texte le remarquable travail de notre savant collégue, M. Roidot, président du tribunal d’Autun. (Mémoires de la Société Éduenne, t. I de la nouvelle série, p. 271.)
  2. On a identifié quelquefois la forteresse gauloise de Bibracte avec Augustodunum, ville essentiellement romaine. Edme Thomas, entre autres, n’admet pas que « Bibracte Eduorum ait été placée sur ce petit désert qu’on appelle Beuvray. »

    « Si Beuvray était l’antique Bibracte — s’écrie naïvement le bon chanoine — ne devrait-on pas y retrouver les traces de sa grandeur…… des ruines de temples, de palais, de théâtres, de portiques, de pyramides, de sépulcres, de colonnes, de statues, d’aqueducs ?… etc. » (Edme Thomas, Histoire de l’antique cité d’Autun. p. 11 de la nouvelle édition.)

    Les mœurs et les institutions gauloises mieux connues, l’étude de la numismatique locale, les recherches de la philologie moderne, l’exploration des retranchements du Beuvray, et surtout les fouilles poursuivies depuis tantôt dix ans, ont fait justice d’une erreur accréditée par des érudits qui rêvaient de villes gauloises bâties sur le modèle de Rome et d’Athènes.