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PRÉFACE

Chaque période du progrès de la civilisation a été caractérisée par une série d’œuvres matérielles qui en représentent les principales phases, et qui en sont, pour ainsi dire, les témoins devant l’histoire.

Le siècle des chemins de fer aura eu pour mission de couvrir la surface du globe de ce réseau métallique, encore bien incomplet, mais dont le développement kilométrique augmente chaque jour, et qui répond à un double besoin des peuples modernes :

  1. Le transport de plus en plus rapide, des personnes et des marchandises ;
  2. Cette sorte de prise de possession générale du globe terrestre, qui fait abstraction des distances et des routines locales, et qui amène insensiblement les populations, les usages, les poids et mesures, les régimes politiques même de chaque pays, à s’unifier d’un commun accord, devant la pratique industrielle.

Toute la civilisation moderne est résumée dans ces deux termes — en y ajoutant encore la division du travail entre les machines, d’une part, et la main d’œuvre professionnelle, de l’autre.

La télégraphie électrique et la navigation à vapeur ne sont que des corollaires du même ordre d’idées et concourent au même but.


En réunissant les éléments de ce traité, et en y groupant le plus grand nombre possible de types, documents textuels, lois, règlements, instructions pratiques, devis et cahiers des charges réduits, etc., nous nous sommes proposé de faciliter et de rendre plus économique la solution de cette œuvre capitale.

Nous voudrions aussi pouvoir réagir, dans une certaine mesure, contre l’entraînement irréfléchi des premiers temps, qui a fait attribuer à tous les chemins de fer une importance presque égale, et a conduit les compagnies à dépenser des sommes considérables, qui auraient pu être employées plus judicieusement.

En présence du fait inquiétant de l’augmentation constante du prix des fers, causée en ce moment par la trop grande consommation simultanée de cette matière