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fréquemment sur les bornes, les ponceaux, les croix, les vieux murs, les seuils de portes dans les villages, etc., un nombre suffisant de repères (tracés au ciseau, à la peinture blanche et rouge, etc.).

Il est bien entendu que l’emplacement de chacun de ces repères de nivellement est soigneusement indiqué sur un carnet de croquis dont l’opérateur doit toujours être pourvu.

Profils en travers.

Sur ce nivellement longitudinal on rattache, à l’aide des plans du cadastre, un certain nombre de nivellements transversaux ; suivant, soit les limites des parcelles, soit toute autre ligne portée sur le plan cadastral. Dans les vallées des fleuves et des principales rivières, la première condition à suivre pour un tracé est de placer la plate-forme de terrassements au-dessus du niveau des hautes-eaux.

Cette première condition permet, de prime abord, de voir à peu près partout la distance à laquelle la ligne projetée doit se tenir du coure d’eau de la vallée. Les habitants de campagnes d’un certain âge pourront donner à l’opérateur des renseignements assez certains (sauf vérification par nivellement, en cas de doute) pour que l’on puisse de suite indiquer sur le cadastre la zone submergée.

Les profils transversaux devront pénétrer le moins possible dans la partie de la vallée qui peut être submergée lors des hautes-eaux et ils devront s’étendre à 100 ou 150 mètres, selon que le coteau au pied duquel ils seront établis présentera une déclivité plus ou moins prononcée.

Ainsi lorsque la pente des collines atteint 0,25 ou 0,30 par mètre, on conçoit qu’un profil transversal est très-suffisant à 50 mètres de distance. Dans les parties moins accidentées un profil de 100 ou 150 mètres nous a paru généralement suffisant. Il va sans dire qu’il n’est guère possible de fixer à l’avance ni le nombre, ni l’emplacement des profils transversaux.

Le nombre de ces proflls varie suivant les accidents du terrain, mais on peut, en moyenne, compter dix profils par kilomètre, et obtenir ainsi un plan coté suffisamment complet.

Nous verrons plus loin (page 22) comment on lève rapidement les courbes de niveau.

Les lignes d’opération et les principales cotes de ce plan doivent être reportées sur un calque du plan d’ensemble du cadastre, qui est à l’échelle de .

À l’aide des plans d’ensemble réunis des diverses communes suffisamment cotés, il est possible d’indiquer immédiatement quel est le projet qui se présente avec le moins de terrassements et quelles sont les courbes qu’il faut introduire pour atteindre ce résultat.

Une fois ce travail achevé, l’opérateur reporte ce projet aussi exactement que possible sur le plan cadastral, de manière à fixer approximativement la direction des alignements et l’emplacement des sommets d’angles.

À partir de ce moment, il est d’usage que l’Ingénieur chargé de ces études entre en relations avec les Ingénieurs des Ponts et Chaussées, de la Navigation, du Service hydraulique, les Agents voyers, le Génie militaire (lorsque le projet se trouve dans les zones de frontières ou près d’une place forte), le Conservateur des forêts (lorsque la ligne traverse les forêts de l’État), et tout d’abord avec les Maires des communes traversées. Ces autorités reçoivent communication officieuse du plan, et émettent verbalement leur avis sur les modifications de tracé qu’il y aurait lieu quelquefois d’apporter. Après cette communication et en tenant compte des avis dont elle a été l’objet, on procède au piquetage de l’avant-projet sur le terrain, puis au nivellement en long définitif, avec profils en travers dans quelques parties difficiles, où se rencontreraient des terrassements importants que le profil en long ne peut indiquer.

C’est à l’aide des documents obtenus que l’on compose le dossier de l’avant-projet,