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Chemins de fer Russes.

Les chemins russes ont été conçus et exécutés plutôt dans un intérêt stratégique et administratif qu’à un point de vue commercial : c’est dire que l’État est toujours largement et surtout militairement intervenu dans leur programme général, et la constitution de la Grande Société des chemins de fer Russes (française d’origine) n’a été qu’une sorte de fait passager et temporaire.

Cependant quelques parties du réseau ont récemment été concédées, suivant une législation analogue aux termes du contrat français de 1842, avec subventions variables ; on en a demandé d’autres sans subvention… En Russie cela paraît un peu hasardeux, surtout à cause des exigences des transports militaires continuels sur les lignes : cependant certaines lignes d’intérêt local très-restreint peuvent être avantageuses.

Chemins Ottomans et Hellènes.

Les chemins de fer turcs se bornent encore, en ce moment, à la ligne-mère de Constantinople à Andrinople, quoiqu’il y ait des milliers de kilomètres à l’étude, et quelques tronçons même en commencement d’exécution.

C’est le régime des compagnies avec subventions de l’État en travaux fixes payés, qui a été adopté, comme en France et en Italie : il y a là un grand avenir, et il sera intéressant de suivre les progrès de ce pays si richement doté par la nature et encore si peu avancé au point de vue industriel, commercial et agricole.

Chemins de fer Américains, Mexicains, Brésiliens, Anglo-Indiens, Australiens, etc.

Terminons ce coup d’œil général sur l’ensemble des divers réseaux de chemins de fer, par une esquisse rapide des chemins de fer des États-Unis et des autres régions encore plus récemment entrées dans le mouvement industriel :

Aux Etats-Unis règne, naturellement, une liberté plus grande encore qu’en Angleterre.

Il y a cependant eu plus d’ordre et plus d’unité dans la conception du réseau américain que dans celle des réseaux anglais.

La plus extraordinaire économie (même au point de devenir souvent dangereuse pour la sécurité des voyageurs) a présidé partout, à peu près, à l’établissement des lignes américaines.

Rails extrêmement légers, ponts exclusivement en bois, à l’origine (treillis américains) tracés à une seule voie, bâtiments en quelque sorte provisoires, – souvent stations en plein air, – passages à niveau sans barrières et sans gardes, – lignes sans clôtures et sans fossés, tel est l’aspect général de la plupart des chemins américains. Nous avouons que, quoique disposé à préconiser très-énergiquement toutes les économies conciliables avec la stabilité de la ligne et la sécurité des voyageurs, nous n’oserions pas recommander absolument sans réserves l’imitation textuelle du système américain.