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bérations relatives à la Caisse d'Escompte en fournissent de remarquables dans notre propre histoire.

Défions nous, Messieurs, de cette impulsion du moment : toute complaisance en matière d'administration est un tort grave ; ne voyez qu'une seule chose, ce qui est bien ou ce qui est mal.

Or, certainement, rien n'est plus mal q'un papier-monnoie, et les Assignats, ainsi que tout autre papier auquel on donneroit un cours forcé, ne sont incontestablement autre chose. Je ne croyois pas, je l'avoue, en être réduit à le prouver ; mais puisque des Membres de cette Assemblée ont avancé qu'en effet les Assignats ne seroit pas un papier-monnoie, par la raison qu'ils auroient une hypothèque réelle, qu'ils seroient la représentation effective des biens domaniaux et écclésiastiques dont vous avez décrété la vente ; puisque votre Comité des Finances lui-même a prétendu, par une fiction ingénieuse, à la vérité, que des effets de cette nature devoient être regardés comme une monnoie réelle, il faut bien établir ce que je crois fermement la vérité ; il faut bien vous rappeler que l'on s'abuse étrangement lorsque l'on croit qu'il est de l'essence du papier-monnoie de n'être représentatif de rien. Il est bien vrai que comme en ce genre l'abus est tout près de l'usage, il est presque toujours arrivé que le papier-monnoie a fini par ne rien représenter ; mais croyez que jamais il n'y eut d'homme assez insensé pour offrir à aucun Peuple de la terre de prendre du papier pour de l'argent, sans annoncer en même temps que le papier devoit infailliblement produire de l'argent. Tous les Administrateurs quelconques qui ont proposé du papier-monnoie l'ont hypothéqué, les uns sur des profits présentés