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autorisant à payer moins qu'ils ne doivent.

Messieurs, voyons les choses telles qu'elles sont, et opérons avec la loyauté qui convient à une grande Nation.

Que est le droit qui appartient aux créanciers sur la Nation ? Un droit proportionné à la quotité de leur créance comparée à la totalité des moyens de la Nation.

Quels sont les devoirs de la Nation envers ses créanciers ? L'emploi de tous ses moyens pour s'acquitter envers eux.

Or, nous pouvons regarder comme certain, que nous avons des ressources pour acquitter la totalité de notre dette, et même pour tenir compte à nos créanciers des intérêts de leur créance jusqu'à l'époque de leur remboursement. Mais une partie considérable de cette dette est échue, et nous n'avons aucun moyen de la rembourser sur-le-champ. Il nous répugneroit de surcharger le peuple de nouvelles impositions, et quand nous consentirions à porter les subsides au dernier de degré de possibilité, nous ne parviendrons pas, sans doute, à acquitter sur-le-champ toutes nos dettes échues.

Notre devoir, qui nécessairement ne peut pas excéder nos moyens, se réduit donc à adopter des mesures certaines, pour qu'à des termes convenus, les engagemens pris par la Nation, soient religieusement observés.

Tel étoit l'effet des annuités que je vous avois proposées dans le temps, et tel est aussi l'effet des Assignats ; car ce seroit étrangement vous abuser, que de croire que vous aurez payé 1000 liv. le jour où vous aurez donné 1000 liv. en papier. Avec les Assignats, comme avec les annuités, vous n'aurez effectivement payé que le jour où le