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rien de volontaire, ni par conséquent de personnel, comme les vérités que la raison nous découvre ne viennent pas de nous, il semble qu’on peut se croire jusqu’à un certain point le droit de les imposer aux autres ». J’ai donc traduit il semble par il est ainsi.

Il est vrai ; mais mon excuse va être une nouvelle témérité : car je prétends que je ne pouvais combattre ni saisir le raisonnement par lequel vous établissez les deux principes opposés, l’autorité et l’indépendance, qu’en supposant l’affirmation là où vous ne proférez que le doute ; je prétends en conséquence que vous m’aviez autorisé à faire cette supposition. En effet, vous refusez bien explicitement à la réflexion ce droit d’imposer ; c’est dans la privation de ce droit que vous trouvez la différence entre la réflexion et l’inspiration ; différence de laquelle vous partez pour leur assigner deux principes opposés ; je ne pouvais donc comprendre l’autorité que comme une chose à laquelle ce droit serait inhérent.

Et je tire de là une nouvelle conclusion contre le principe de l’autorité, tel que vous l’établissez ; c’est qu’il ne découle pas même des prémisses dont vous le faites dériver. Je vais transcrire encore, pour mieux motiver ma proposition sur le passage même : « Comme, dans l’intuition spontanée de la raison il n’y a rien de volontaire, ni par conséquent de personnel, comme les vérités que la raison nous découvre ne viennent pas de nous... » Je suis attentif pour voir ce que vous déduirez de là : « il semble qu’on peut se citer jusqu’à un certain point le droit de les imposer aux autres ».

Soit ; mais qu’en conclûrez vous ?

« Ainsi le caractère éminent de l’inspiration renferme le principe de l’autorité. »

Ainsi ? C’est-à-dire que la raison, le fondament, l’explication de cet énoncé se trouve dans la proposition antécédente. Or qu’y a-t-il dans la proposition