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que si ces vérités obtenues par la réflexion ont l’air, par leur rapport à la réflexion, à la volonté et la personnalité, d’être personnelles, il ne faut pas se laisser tromper à cet air, au point de leur attribuer les effets d’une personnalité qu’elles n’ont pas, qu’elles ne peuvent pas avoir, par cela même qu’elles sont des vérités.

Mais que dis-je : on vous remontrerait ? ce mot même de vérités employé à cette place vous aurait averti, avant tous, que vous opposiez la chose même à la chose même : l’iniquité et l’absurdité appliquées au désir, à la prétention que la vérité soit crue etc.

Aussi voyez quel fondement demeure à l’autorité, que devient cette autorité (je dis celle que vous voulez établir comme un principe) lorsque, en l’examinant, on se tient attentif à cette question que vous écartez : le fruit de la réflexion peut-il être la vérité ?

Si le cherche ce que vous entendez par autorité, je ne trouve si non qu’elle serait identique à un droit d’une intelligence d’imposer des idées aux autres intelligences. J’aurais bien des explications à vous demander sur le sens du mot imposer et sur autre chose, s’il s’agissait de nous entendre sur l’essence et les opérations de l’autorité ; mais je n’examine que les fondemens que vous lui donnez ; je cherche à qui vous attribuez ce droit, à qui vous le refusez, et pourquoi.

Vous l’attribuez à l’inspiration, vous le refusez à la réflexion ; et vous vous fondez pour cela sur une différence que vous marquez entre ces deux momens de la pensée.

Avant de peser cette différence, avant d’apprécier les effets, et pour les apprécier avec connaissance entière, je m’attache donc à observer ce qu’il y a