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le sous-entend soi-même, et on le suppose, même, sans s’en rendre compte, sous-entendu par les autres ; parce que l’étude de la philosophie n’est autre chose, n’est rien moins que l’étude de ces sous-entendus si peu étudiés et si continuellement, si inévitablement employés.

Mais il ne s’agit pas ici de débrouiller dans ma tête ce que vous y avez mis d’avec ce qui pouvait y être auparavant : et également ce me serait chose impossible : il s’agit de vous indiquer ce qu’elle n’a pas voulu recevoir, et de vous indiquer en même temps il come e il perché. Or c’est précisément et principalement sur des points essentiels de votre philosophie que mon esprit n’a pu, et ne peut adopter vos idées : à tel point que j’ai dû en venir à me demander à moi-même s’il n’y avait pas de la contradiction dans mon fait, et comment je pouvais persister dans une si vive et si humble admiration d’une grande partie de l’histoire, en récusant avec tant de résolution une grande partie de la philosophie qui en est la base et la règle. Avant de vous dire ce que le me suis répondu, je dois enfin vous présenter quelques unes de ces objections.

Je dis des objections ; car je crois que ce ne sera à-peu-près que cela. Tenter d’édifier est plus beau que tenter de détruire, sans doute ; mais ce n’est pas, dans un tel sujet, l’affaire d’une lettre ; ce n’est pas surtout une entreprise meis aequa viribus : je ne me propose donc que d’impugner. Si pourtant sous ma logique, sous mes nego et mes distinguo, vous croyiez apercevoir des arrière-pensées d’affirmations tenant à une doctrine positive sur les points que je discute, vous pourriez fort bien rencontrer juste ; car il y a réellement de ces arrière-pensées. Mais je vous demande que les raisons que vous croiriez avoir contre ce que je puis penser et ne dis point, n’influent pas sur le jugement de ce