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que par la liberté la plus grande de la concurrence, et l’immunité la plus absolue pour tous les travaux.

Les prohibitions restreignent le travail, les taxes le renchérissent et le surchargent, les privileges exclusifs le font dégénérer en monopole onéreux et destructeur ; il ne faut donc sur ce travail, ni prohibitions, ni taxes, ni privileges exclusifs.

C’est ici que Quesnay s’est rencontré avec le sage M. de Gournay, Intendant du Commerce, son Contemporain, qu’il estima, qu’il aima et sur la personne et sur les disciples duquel il se plaisoit à fonder une partie de l’espoir de sa patrie. M. de Gournay étoit arrivé à ce résultat pratique, par une route différente : personne, disoit-il, ne fait si bien ce qui est utile au commerce que ceux qui le font ; il ne faut donc point leur imposer des réglements. Personne n’est si intéressé à savoir si une entreprise de commerce, si un établissement de fabrique, si l’exercice d’une profession lui sera profitable ou non, que celui qui veut le tenter ; il ne faut donc ni corporations, ni jurandes, ni privileges exclusifs. Personne ne peut être sûr de tirer le plus grand profit de son travail, s’il n’est pas libre de le faire comme il l’entend, et s’il est soumis à une inquisition et à des formalites gênantes. Tout impôt sur le travail ou sur le voiturage, entraîne des inquisitions et des gênes qui dérangent le commerce, découragent etruinent les Commerçants ; il faut donc affranchir leurs travaux de ces impôts qui en interceptent le succès… Laissez les faire et laissez-les passer.

C’est à ce point que M. de Gournay avoit été conduit, par la contemplation de l’intérêt qu’ont les hommes à la liberté ; et M. Quesnay, par le calcul de l’interêt qu’ils ont, a une abondante reproduction de subsistances et de richesses.

Parfaitement d’accords [sic] sur ces deux objets importants de l’administration publique, la liberté du commerce et l’impôt territorial unique ; ces deux grands hommes qui n’avoient commencés [sic] à se connoître que peu avant la mort de l’un des deux, et qui étoient