Page:Oncken - Œuvres économiques et philosophiques de F. Quesnay.djvu/90

Cette page n’a pas encore été corrigée

avances foncieres, niais encore la souveraineté chargée des dépenses publiques de l’instruction, de la protection civile, militaire et politique, et de l’administration publique, c’est à-dire de former et d’entretenir les grandes propriétés communes, les chemins, les ponts, les canaux, et autres qui font valoir les héritages particuliers.

Ces grandes et utiles dépenses qu’on peut appeller avances souveraines, sont le titre en vertu duquel la souveraineté peut et doit prendre sa part dans le produit net des fonds cultivés.

Ces idées et ces expressions sont à Quesnay, et la postérité, qui n’est animée d’aucune passion, qui ne connoît ni l’enthousiasme, ni l’envie ; la postérité, juste et reconnoissante, sentira bien qu’un homme qui a détaillé toutes les parties d’une science, qui en a vu et fixé la chaîne, qui en a fait la nomenclature, est le véritable inventeur de cette Science, quand même il auroit eu quelques idées communes avec quelques illustres contemporains. Mais celles dont nous venons de parler jusques à présent ne sont reclamées par aucun d’eux.

Nous remarquerons, avec la justice que nous devons à la mémoire de Quesnay, si peu jaloux de sa propre gloire, qu’il étoit bien loin de vouloir s’approprier celle d’autrui, nous remarquerons les points dans lesquels il s’est rencontré avec quelques autres grands hommes, dont le nom, comme le sien, sera recommandable aux races futures.

Au reste, on doit convenir que cette distinction si simple entre les reprises de la culture et son produit net, est la clef de la science de l’économie politique.

Le produit net est la récompense des avances foncieres ; c’est dans la récolte la part du Propriétaire du sol et de la souveraineté. Il s’ensuit que, plus à récoltes égales, il peut y avoir de produit net à attendre, etplus il est avantageux de posséder des terres, de les étendre on de les améliorer par des avances foncieres : de-là résulte que l’augmentation du produit net amene des augmentations naturelles de culture, et parconséquent de subsistance et de population ; et cela nécessairement par le mouvement irrésistible de l’intérêt qui porte à rechercher, à créer, à améliorer des propriétés foncieres en raison du plus grand profit qu’elles présentent à leurs possesseurs.

Mais quel est le moyen sûr d’avoir, à récoltes égales, le plus grand produit possible ? C’est de restreindre autant qu’il est possible, les frais des travaux, des transports, des fabrications de toute espece. On ne peut y parvenir sans dégradation et sans injustice,