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dépenses qu’il a fallu faire pour opérer cette reproduction, principalement due à la propriété féconde, dont le ciel a doué la nature, et dont il a permis à l’homme de diriger à son profit la puissante activité. Ce fut sa premiere découverte en Economie Politique.

Elle enfanta plusieurs développements qui pourroient eux-mêmes passer pour d’autres découvertes. Quesnay remarqua que la culture non-seulement renferme des travaux, mais qu’elle exige des avances ; car tout travail entraîne des consommations coûteuses.

Ces avances de la culture sont de plusieurs sortes.

Il en est qui sont inséparables du fonds de terre sur lequel on les a faites, et qui, jointes à la qualité productive, constituent même la valeur de ce fonds. Telles sont les dépenses en desséchements de marais, en extirpations des bois nuisibles, en plantations de ceux qui sont nécessaires, en bâtiments, en direction des eaux, en creusement de puits… etc. Ces dépenses rendent propres à la culture, la terre d’abord sauvage : elles établissent le domaine de l’homme, sur ce qui n’étoit auparavant que le repaire passager de quelques animaux fugitifs. Quand on a fait des dépenses, il n’y a plus d’autres moyens d’indemnité que la jouissance et la culture de la terre qu’elles ont préparée. On ne sçauroit les transporter ailleurs, elles ne forment plus pour ainsi dire qu’une même chose avec le fonds qui les a reçu et qui leur doit son existence utile. Quesnay après avoir détaillé la nature de cette espece d’avance, les nomma avances foncieres.

Il y en a d’autres dont l’existence doit précéder la culture des fonds ; de cette nature, sont les bestiaux, les troupeaux de différente espece, les instruments et out ils [sic] des travaux champêtres. Un Cultivateur qui se propose de faire valoir l’héritage formé par le propriétaire foncier, doit amener sur ce fonds un attelier complet d’exploitation rurale. Il faut, pour former cet attelier, une masse de richesse proportionnelle à l’étendue du sol, et à la nature de l’exploitation. Outre les animaux de service, les instruments aratoires et les meubles de la ferme, il faut les premieres semences, et toutes les subsistances provisoires jusqu’à la récolte. C’est ce bloc de dépenses préliminaires, et indispensables, que Quesnay désigna sous le nom d’avances primitives de la culture.

Il en est enfin d’une troisieme espece, ce sont celles des travaux perpétuels de la culture, des labours, des semailles, des récoltes, du salaire des hommes que l’on emploie, de la nourriture des animaux nécessaires, etc. etc. Ces avances doivent être renouvellées