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Il restait encore une difficulté à vaincre à M. de la Peyronie. M. Quesnay, quelque digne qu’il en fût, n’était pas membre du collège de chirurgie de Paris, il ne pouvait pas honnêtement lui proposer d’y entrer par la voie ordinaire : pour lever ce dernier obstacle, il le fit revêtir, le 3 août 1737, d’une charge de chirurgien ordinaire du roi, en la prévôté de l’hôtel, qui lui donna de droit l’agrégation au collège de chirurgie, et lui fit peu après obtenir le brevet de professeur royal des écoles, pour la partie des médicaments chirurgicaux[1].

Les désirs du premier chirurgien furent donc satisfaits : M. Quesnay fut nommé secrétaire de l’Académie de chirurgie, et il ne tarda pas à justifier le choix qu’on avait fait de lui, en publiant le premier volume des Mémoires[2] de cette compagnie, à la tête

  1. Cette indication de Fouchy ne concorde pas complètement avec l’Almanach royal. Dans cette publication, Quesnay n’a jamais été porté sous la rubrique « chirurgiens ordinaires du roi », mais il commence à figurer dans l’Almanach de 1738 (qui répondait déjà en partie à l’état de choses de 1737), comme l’un des 174 « chirurgiens jurés de Paris », avec domicile « rue de Varenne, à l’hôtel Villeroi ». En 1740 seulement (soit 1739), son nom figure aussi dans la rubrique « démonstrateurs (non pas professeurs) royaux en chirurgie, matière chirurgicale ». Deux ans plus tard, nous trouvons à côté de lui, comme « substitut » son gendre (d’alors ou futur ?) M. Hévin, qui fut ultérieurement premier chirurgien de la reine. L’année suivante (1743, soit 1742), la situation se présente dans le sens inverse, Hévin est démonstrateur et Quesnay substitut. Les choses restent dans le même état jusqu’en 1750, année où le nom de ce dernier disparaît soudain de toutes les catégories concernant Paris et est transféré dans la rubrique « autres médecins consultants du roi » avec la qualification « en cour », conformément à sa promotion, qui a eu lieu en, 1749, comme médecin particulier de la marquise de Pompadour. A. O.
  2. Mémoires de l’Académie royale de chirurgie, tome premier, Paris 1743. in-4o. Le deuxième volume n’a été publié qu’en 1753. Quesnay avait alors le titre de « secrétaire vétéran ». Ce volume, non plus que le tome troisième qui a paru en 1757, ne renferme plus aucun travail de Quesnay. En revanche, le tome troisième contient des articles flatteurs sur les ouvrages publiés dans intervalle par Quesnay. A. O.