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ÉLOGE
DE
QUESNAY
PAR
Jean-Paul Grand-Jean de Fouchy
secrétaire perpétuel de l’académie des sciences[1].


François Quesnay, écuyer, conseiller du roi, premier médecin ordinaire, et premier médecin-consultant[2] de sa Majesté ; des Acadé-

  1. L’éloge se trouve reproduit dans l’Histoire de l’Académie royale des sciences, année 1774, parue à Paris en 1778. — Grand-Jean de Fouchy, astronome, fut depuis 1731 membre et depuis 1743 secrétaire perpétuel de l’Académie. En cette dernière qualité et conformément à l’usage, il avait à prononcer l’éloge des membres décédés. Grand-Jean de Fouchy ne fut nullement physiocrate ; c’est pourquoi ses communications sur les études économiques de Quesnay sont très brèves, et ne sont d’ailleurs pas tout à fait exactes. Au surplus, presque toutes les données renfermées dans les trois éloges qui suivent doivent être examinées et pesées avec soin, attendu non seulement qu’elles se contredisent souvent, mais encore qu’elles sont parfois d’une sature bizarre. A. O.
  2. L’Almanach royale, annuaire politique de l’ancien régime, indique, pour cette époque, l’ordre suivant des médecins du roi. En tête, se trouve le „premier médecin du roi“ qui est à considérer comme le médecin proprement dit du roi en cas de maladie. Vient ensuite le „premier médecin ordinaire du roi“ qui avait, paraît-il, à surveiller quotidiennement le régime du roi au point de vue hygiéniquea. La troisième catégorie est formée des „ médecins servants par quartier en cour“. Leur nombre s’élevait en moyenne à huit, et une remarque de l’Almanach royal dit d’eux : „Les médecins ordinaires du roi servant par quartier, font au Louvre des consultations gratuites tous les mardis de chaque semaine, excepté les jours de fête, depuis trois heures de l’après-midi jusqu’à cinq“. La plus grande partie d’entre eux avaient leur domicile à Paris. Dans la quatrième catégorie, il y a les, médecins consultants du roi“, demeurant les uns à Versailles, les autres à Paris. Cette rubrique comportait en moyenne quatre noms. Enfin, la liste se termine par les, autres „médecins consultants du roi“. Ce sont des médecins que le roi charge de missions spéciales soit à Paris, soit à Versailles. L’Almanach royal indique, dans cette rubrique, le nom de Quesnay pour la première fois en 1750, ensuite de changements qui avaient eu lieu déjà dans le courant de l’année 1749. Deux autres noms y figurent aussi, et tandis que ceux-ci sont suivis de divers titres, Quesnay y est simplement inscrit comme suit : „Quesnay en cour“. C’est l’époutie où Quesnay a quitté le service du duc de Villeroi pour entrer à celui de la marquise de Pompadour. En 1752 eut lieu sa promotion au titre de „premier médecin ordinaire“ et de „médecin consultant du roi“. L’Almanach royal ne cite pas sous un titre spécial la dignité de „premier médecin consultant du roi“. Les membres de cette catégorie sont mentionnés dans l’ordre d’ancienneté. Voir aussi note 2, page 31.

    Quant au titre de conseiller du roi, le nom de Quesnay manque complètement dans la liste des membres du conseil d’état publiée chaque année par l’Almanach royal. Dans les autres listes officielles, ce titre ne lui est non plus nulle part donné, ce qui a cependant eu lieu pour quelques-uns de ses collègues ou prédécesseurs. A. O.

a. On peut du moins tirer cette conclusion d’indications données par Capefigue (Madame de Pompadour, Paris, 1858), sur les soupers du roi à Choisy. « Jamais qu’un seul vin n’était servi pour le roi, le champagne frappé et glacé, cet agréable excitant, et pour les estomacs froids et malades, les vins de Volnay et de Clos-Vougeot. Le Bordeaux, mis à la mode par le maréchal de Richelieu, était exclu des soupers du roi comme nauséabond et indigeste, selon l’avis de Quesnay. » A. O.