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sa plume à tracer la théorie de l’évidence ; aussi donna-t-il cet article dans le Dictionnaire Encyclopédique, et ce n’en est pas un des moins estimables.

Quelle Académie ne se seroit pas honorée de compter, parmi ses membres, un homme capable d’enfanter de tels écrits. Les plus brillantes et les plus utiles de l’Europe s’empresserent de l’admettre dans leur sein. L’Académie des Sciences lui ouvrit ses portes, la Société de Londres en fit de même ; les Académies des Sciences Belles-Lettres et Arts de Lyon, se l’associerent également. Quesnay, dans ses travaux, eut souvent en vue leur gloire, et le recueil de ces Compagnies renferme de ses Mémoires très intéressants et et [sic] supérieurement faits.

Tous les Arts et toutes les Sciences furent subordonnées à ce vaste génie. Ses productions ont un caractere d’érudition et d’originalité dont peut-être aucun Ecrivain avant lui n’avoit donné l’exemple.

En Médecine, il a fixé les principes et substitué une théorie simple et lumineuse, aux conjectures et aux vraisemblances que les personnes de l’art prenoient faussement pour guide. Son nom doit être placé à côté de ceux d’Hypocrate, de Galien, de Boheraave.

En Méthaphysique [sic], il a fondé la profondeur de la pensée, prescrit des regles à cette science, rétabli l’évidence dans tous ses droits, et prouvé que ce n’est point être savant que de marcher dans la carriere au milieu d’une nuit profonde, et livrée aux agitations du doute et de l’incertitude ; il a égalé les Lock, les Clark les Mallebranches.

En Phylosophie [sic], il a sappé les fondements des hypotheses, et élevé sur leurs ruines la certitude des connoissances, qui forment l’édifice de la vraie science ; il a été l’émule de Descartes.

En Politique, il a montré les abus destructifs et les erreurs bisarres des gouvernements ; il a réuni les hommes par le lien puissant de l’intérêt ; il a peint l’ordre naturel des richesses annuellement renaissantes, et les moyens qu’il faut employer pour en augmenter la masse ; il a tracé aux Nations la voie qu’elles doivent prendre pour arriver à leur splendeur et à leur prospérité. Dans ce genre, il a surpassé tous les Ecrivains ; et s’il en est qui soient dignes de marcher à sa suite, ce sont principalement ceux qu’il a formés, qu’il a échauffés du feu de son génie, et de la chaleur de son ame. Comment nous refuser ici à la douceur de rendre hommage au plus célebre d’entr’eux, à l’illustre ami des hommes, dont