Page:Oncken - Œuvres économiques et philosophiques de F. Quesnay.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


L’augmentation des revenus de la terre, se trouve en raison de la diminution qui se fait dans les frais du commerce. « Que l’on facilite donc les débouchés, et les transports des productions et des marchandises de main d’œuvre, par la réparation des chemins, et par la navigation des canaux, des rivières, et de la mer. »

Le bas prix des productions naturelles, est défavorable au commerce de la nation, dans un échange de denrées à denrées. L’étranger alors gagne toujours « Qu’on ne fasse donc point baisser le prix des denrées et des marchandises dans le royaume. Telle est la valeur vénale, tel est le revenu ; abondance et non valeur n’est pas richesse ; disette et cherté est misère ; abondance et cherté est opulence. »

Il est démontré par l’expérience, que le prix des denrées est le thermomètre des salaires du journalier. Il monte ou baisse suivant le changement qui s’opère dans ce prix. « Qu’on ne croie donc pas que le bon marché des denrées est profitable au menu peuple. »

Les richesses sont l’aiguillon le plus puissant pour le travail. « Qu’on ne diminue donc pas l’aisance des dernières classes des citoyens. »

Les épargnes stériles rendent la circulation moins vive. « Que les propriétaires et ceux qui exercent les professions lucratives, ne s’y livrent donc pas. »

Le commerce avec l’étranger doit être pour la nation une augmentation de richesses. « Qu’elle ne souffre donc pas de perdre dans ce commerce réciproque, qu’elle ne se laisse pas tromper par un avantage apparent. »

Les prohibitions, les privilèges exclusifs, les inondations mettent des entraves au commerce, diminuent son activité, resserrent son étendue et découragent le négociant, ils nuisent aux propriétaires, et préjudicient même au menu peuple. « Qu’on maintienne donc l’entière liberté du commerce ; car la police du commerce intérieure et extérieure la plus sûre, la plus exacte, la plus profitable à l’état et à la nation, consiste dans la pleine liberté de la concurrence. »

La population n’est utile à l’état, que parce qu’elle en multiplie les richesses : elle ne peut les multiplier sans en avoir. Les richesses naissent des richesses. « Qu’on soit donc moins attentif à l’augmentation de la population, qu’à l’accroissement des revenus. »

Les dépenses du gouvernement sont plus ou moins grandes suivant les richesses publiques. C’est de la prospérité nationale