Page:On peut toujours ajouter un rayon au Soleil, 1995.pdf/37

Cette page n’a pas encore été corrigée

tous les rayons ! Finalement, je suis arrivée à la caisse avec une malheureuse paire de chaussettes et quelques bricoles. Pour me fournir l’essentiel de mon équipement, mon amie m’avait assuré que je pourrais compter sur mon entourage. Et il est vrai que, dès notre retour, tout le monde s’est mobilisé pour nous prêter qui de la layette, qui un landau, qui un berceau_ Tout un matériel dans lequel, il est vrai, nous rechignions à investir, puisqu’il ne nous resservirait jamais. Nous étions persuadés, en effet, que Pierre-Germain et François-Damien seraient nos deux seuls enfants.

François-Damien avait vingt mois. Pour moi, c’était vingt mois de retard affectif. Aussi, j’étais bien décidée à le garder à la maison le plus posible, pour qu’il puisse profiter de sa maman_. Mais l’été suivant, il a vu les enfants du quartier aller au centre aéré. Il m’a fait une telle comédie que j’ai été obligée de l’y inscrire. Il avait à peine deux ans et demi.

Quand est arrivé le mois de septembre, je me suis retrouvée devant le même problème. Il n’arrêtait pas de me tanner : "je veux aller à l’école, je veux aller à l’école ! ". Il a vraiment devancé l’appel. Je l’ai donc emmené à l’école. J’avais le c_ur serré. Et lui, il était tout heureux de pouvoir aller "jouer avec les autres enfants" !