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ATHÈNES AU XVIIe SIÈCLE

« Quand nous aprochâmes d’Athènes, j’aperçus de si belles antiquités que j’oubliai bientost toutes les peines que j’avois eu sur les montagnes, et, profitant de l’avantage que j’avois de pouvoir être instruit par un homme intelligent, tel qu’étoit le sieur Paléologue[1], je m’informai de lui à chaque chose qui me paroissoit plus remarquable, et pour avoir moien de les reconnoitre, quand j’yrois les voir avec plus de loisir, je me servois d’une petite boussole pour observer leur situation. J’accompagnai le sieur Paléologue jusqu’à son logis, où, étant descendu de cheval, il me fit conduire à notre hospice, où demeurent toujours un de nos religieux pour rendre service à tous les Catholiques qui sont dans ces quartiers là, et j’y trouvai heureusement le P. Simon de Compiègne[2], avec qui j’étois venu depuis Paris jusqu’à Constantinople.

« Il n’est pas possible d’exprimer la joie et la consolation que causa à l’un et à l’autre une rencontre si favorable, vû qu’il y avoit environ 4 ans que nous ne nous étions vûs, et, après nous être embrassés, je le priai de me conduire prontement chez M. le consul de France pour savoir si les vaisseaux que j’avois veu de loin dans le port, n’étoient pas les vaisseaux du Roi dont nous étions en peine.

« Arrivant chez M. le consul, je le trouvai qui arrivoit du port et me dit que l’un de ces vaisseaux étoit de France et

    petit in-8o, de 144 feuillets, intitulée : « Relation du voiage du Révérend Père Robert de Dreux, capucin de Saint-Jacques, à Paris. Voyage de Paris à Constantinople. » Un autre titre, plus moderne, se trouve sur le feuillet de garde du volume : « Voyage de Paris à Constantinople, contenant des particularités de l’ambassade de M. de La Haye-Vantelet, ainsi que des mœurs et du caractère du sultan Mahomet IV, avec quelques anecdotes concernant le siège de Candie, etc., an. 1665 et suivantes ; par le P. Robert de Dreux, capucin, aumônier de l’ambassadeur. Mss. non imprimé. » — La description d’Athènes imprimée tout au long ici est aux fol. 101 vo-112 du manuscrit, et le passage cité plus haut, au fol. 99 et verso.

  1. Le manuscrit porte Pascalogue ici et plus loin.
  2. Voir Athènes aux xv, xvie et xviie siècles, par le comte de Laborde (Paris, 1854, in-8o), t. II, p. 32 ; et aussi Athènes ancienne et nouvelle, par le sieur de la Guilletière (Paris, 1675, in-12), qui cite souvent le P. Simon de Compiègne, lequel, après avoir été 40 ans religieux, mourut, le 18 mai 1687, au couvent des Capucins de la rue Saint-Honoré, à Paris (Bibl. nat., ms. français 25045, p. 207).