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ATHÈNES AU XVIIe SIÈCLE

Grecs. Ainsi vous avez a blasmer le critique qui dit, fol. 225 du roman : « Le R. P. Simon cultive l’amitié des Athéniens par le soing qu’il prend pour les enfans. » Je mettray ses autres erreurs à part et je ne veux point du tout qu’on sçache que c’est moy qui vous les envoye, ny qui les aye observées. Je vous prie de tout mon cœur de tenir mon nom secret ; mon habit ne me permet pas de m’engager dans ces disputes ; c’est pour cela que je n’ay pas voulu faire une lettre, comme celle de M. Galland et d’un autre, que vous avez faictes imprimer dans vostre réponse ; et d’ailleurs je n’ay rien contre vostre antagoniste, qui, pouvant m’en donner dans sa critique, me traitte tousjours avec honneur ; il n’y a qu’un mot qui me touche, qui est, qu’on a voulu fixer l’Euripe, qui est si variable…

« Vous agréerez, s’il vous plaist, la boëte d’amiante que je vous envoie ; je l’addresse au P. Marquis, Jésuite, pour vous la faire tenir, sçachant que ce Père est nostre commun amy. Je voudrois avoir quelque chose digne de vous, et qui approchast tant soi peu de vostre riche présent, mais qui m’est encore plus cher parceque ce sont les productions de vostre esprit, et des curiosités bien particulières, dont je fais grande estime. M. Galland[1], qui est icy, m’en avoit faict espérer une partie, six

  1. Antoine Galland ; cf. son Journal, publié par Ch. Schefer (Paris, 1881, 2 vol. in-8o). — On peut rapporter ici également une lettre du libraire parisien Claude Barbin, adressée précédemment à J. Spon, le 20 juillet 1679, et dont la première partie est peut-être relative au refus du libraire Barbin de se charger de l’édition de la Réponse de Spon :

    « Je crains bien, Monsieur, qu’en vous expliquant mes petits sentiments sur les intérez de M. Guillet, je n’aye glissé quelques choses dans ma lettre quy ait mal respondu aux offres honnestes que vous m’aviez faites ; car, à vous dire vray, vous m’avez parut très mescontent par celle qu’il vous a plut de m’escrire. Cependant, Monsieur, j’oseray vous dire, avec tout le respect que je vous doit, que le cœur et les intentions n’ont nul part aux fautes que je pouvois avoir faites en vous exposant mes scrupules, et sy je vous ay parut avoir un peu trop de délicatesse dans des choses où l’on doit avoir de très grandes indifférences, ne l’atribuez, s’il vous plaist, qu’a mon seul deffaut de lumierre, en tout cas je vous demande excuses, en vous assurant que je vous en feray telle satisfaction qu’il vous plaira.

    « Je vous remercie, Monsieur, de l’offre que vous me faites de cette petite relation du P. Babin pour joindre à la Smirne de M. Gallant ; comme la diversité plaist dans les livres et surtout dans les relations, je crois que cela ne sera pas