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H. OMONT

« J’ay donné un plan assez nouveau à la science de l’antiquité ; il ne manquera pas d’estre critiqué, mais c’est le fruit que j’en attens, pourvu qu’il en résulte quelques lumières plus précises que celles là. Je remis, il y a environ trois semaines, à M. Amaulry, un fueillet pour vous de quelques titres de livres nouveaux ; je ne sçay, Monsieur, si vous l’aurez receu…[1] »

Spon avait aussi adressé un exemplaire de sa Réponse au P. Babin, dont il avait publié quelques années auparavant la Relation de l’estat présent de la ville d’Athènes[2], et celui-ci lui adressait, en le remerciant de son envoi, la longue lettre suivante, datée du 2 avril 1680 :

« Monsieur, je me sens si obligé à vos courtoisies et à vos

    Ils veulent tourner en ridicule les antiquaires, dans la belle science desquels ils ne sçavent ni A ni B… » (Bibliothèque de Lyon, ms. O. 1688, lettre 110.)

    Spon lui répondait le 24 février 1680 :

    « Je suis fort obligé à la bonté de M. l’abbé Huet, qui veut me procurer la paix avec M. de la Guilletière. Elle est déjà faite dans mon cœur, où je ne sçay mesme s’il y a jamais eu de guerre à ce sujet : néanmoins je souhaite fort qu’entre les articles de paix, il y en ait un qui nous oblige l’un et l’autre à nous critiquer aussi sévèrement qu’auparavant, si ce n’est en public, du moins en particulier.

    « Je ne sçay si nous pourrons un jour avoir la description de la Morée par M. Giraud. Un moyen de l’avancer seroit d’avoir un bon amy en cour, qui parlât pour luy faire avoir la place vacante du consulat de France. Le sr Châtaignier ayant esté pris et tué par les corsaires de Thermia, depuis trois ou quatre mois. Je l’ay sceu de plusieurs endroits, entr’autres d’un de ses cousins Châtaignier, qui est icy, de M. Galland, de Candie, et du P. Babin, de Smyrne… » (Bibliothèque nationale, ms. français 9360, fol. 235.)

    Et c’est sans doute à la Response de Spon qu’il est encore fait allusion dans une lettre qu’il écrivait de Lyon à l’abbé Nicaise, le 19 décembre 1680 :

    « Je vous envoye six exemplaires d’un petit ouvrage qui vient de naître comme un champignon pour justifier la chanson de M. Guillet :

    « Et nous dirons du docteur Spond,
    « Que livre sur livre il nous pond.

    « Je voudrois que quelque amy m’en dit son sentiment aussi sévèrement que M. Guillet de mon Voyage. C’est pourquoy je vous prie d’en envoyer quatre ou cinq à Paris, comme à M. de Condom, Huet, Mariotte, Perreau… » (Bibliothèque nationale, ms. français 9360, fol. 241.)

  1. Bibliothèque nationale, ms. français 19210, fol. 347-348 (Papiers du P. Léonard de Sainte Catherine).
  2. Lyon, 1674, in-12 ; réimprimée en 1854, par le comte de Laborde. Cf. aussi Athènes, etc., du même auteur, t. I, p. 180 et suiv., et p. 212.