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narrateur.

Seuls, les éternels problèmes de la vie et de la mort, du libre arbitre et de la fatalité le hantent et créent en lui un amer scepticisme, tandis que Jelaleddin Rumi, Saadi et Attary puisent les éléments d’un mysticisme subtil. Il questionne avidement, il raille ou se révolte, puis se ravise et, comme s’il avait vaincu le sphinx, parle du calme conquis, d’un espoir secret qu’il faut taire.

Ce qui est admirable en lui, quand le départ, assez facile en somme, s’est fait entre le vrai Kháyyám et celui qu’ont surchargé de leurs gloses des Scoliastes intéressés, c’est que nous retrouvons en cette âme une âme sœur de la nôtre, presque accordée à notre diapason, à celui de beaucoup, du moins.

Si pour quelques esprits, en effet, qu’il ne faut pas envier, peut-être, le monde est désormais sans mystère, il est encore des cœurs oppressés par le silence des cieux qu’on leur montre à jamais vides.