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« Qui est là ? » et l’amant répondit : « C’est Toi », et la porte s’ouvrit. »

Cet apologue contient l’essence de la doctrine Soufi. Le lecteur des quatrains découvrira sans peine qu’Omar n’y appartient d’aucune façon et que, seul, son vocabulaire en a conservé très vaguement le ton détaché.

Kháyyám n’avait du reste nullement la réputation d’un puritain et d’un orthodoxe. C’était un philosophe qui cherchait à se réjouir des choses tangibles. Quelles pages exquises nous aurions si Renan s’était arrêté devant son œuvre, autrement que pour critiquer en quelques mots la version de M. Nicolas !

M. John Payne, un autre interprète, qui s’est donné récemment la tâche de traduire un manuscrit comportant plus de huit cents quatrains, voit en Kháyyám l’atavisme aryen en lutte avec les croyances sémites. Ceci est possible, mais le contraire l’est autant.