Page:Omar Khayyám - Rubba'Hyyat, Charles Grolleau.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ceux notoirement hostiles à toute pensée religieuse, même ceux dont le ton très spécial l’oblige à voiler sous des périphrases les suggestives nudités que les orientalistes doivent rechercher dans le texte.

Peut-être serait-il sage de reconnaître qu’il y eut bien des soufismes et des rivalités entre eux, l’inimitié qui règne entre mystiques de diverses écoles étant d’autant plus grande qu’elle a des racines plus profondes.

Ce qui est certain, c’est que Kháyyám avait dû dans sa jeunesse explorer toutes les régions mentales ouvertes de son temps et qu’il avait connu et goûté peut-être, un moment, à cet anesthésique spirituel que la doctrine Soufi semblait offrir à tous les désabusés. Il a gardé, en de nombreux passages, le ton spécial à cette école, mais l’ivresse qu’il conseille n’est pas celle toute philosophique éprouvée dans l’extase, et l’anéantissement qu’il redoute et qu’il appelle,