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rimes, il a substitué une ingénieuse disposition qui éclaire la pensée du poète et en amplifie la portée, les quatrains étant, dans sa version, rangés de telle sorte que l’on se trouve en présence d’un poème véritable, harmonieux et complet, d’un long monologue passionné.

Là ne se sont pas bornées ses hardiesses.

Dix siècles s’étaient écoulés depuis que le poète persan avait, parmi les roses, chanté le mal de vivre, et l’atmosphère spirituelle, si différente, où nos âmes se meuvent, devait modifier, dans un cerveau plus épris de beauté que d’exacte et sèche analyse, les impressions produites par une telle œuvre. Fitz Gerald a repensé l’original, et ce qu’il nous a donné est bien à lui. C’est, incontestablement, à son admirable version, un joyau de la littérature anglaise, que Kháyyám doit la vogue inouïe, le culte fervent dont il est aujourd’hui l’objet en Angleterre et en Amérique.

Les éditions se sont multipliées d’étonnante