Page:Omar Kháyyâm - Rubaiyât, 1910, trad. Marthold.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.


144

Aspirant la fumée où le couvert est mis,
Sur l’être et le non-être, en tous temps tu gémis.
Qui s’attache à ce monde à sa perte travaille,
Mais par Dieu le bonheur est au sage permis.

145

Si l’âme nettoyait la poussière du corps,
Esprit nu, dans le ciel tu planerais alors ;
Ce serait ton séjour mais, venant de la terre,
Tu garderais en toi la honte et le remords.

146

Hier, j’ai brisé ma tasse au mur avec fracas,
Fou d’avoir employé pour tel crime mon bras.
Et la tasse, vraiment, a bien semblé me dire :
« Si comme toi je fus, comme moi tu seras. »