Page:Omar Kháyyâm - Rubaiyât, 1910, trad. Marthold.djvu/67

Cette page a été validée par deux contributeurs.


138

Malgré tes soixante ans, ne cède pas, fourbu ;
Va, partout titubant comme un homme ayant bu.
Avant que de ton crâne on ne fasse une jarre,
Tasse en main, cruche pleine, au vin paye tribu.

139

Nouveau pouvoir vaut-il vin vieux que l’on entonne ?
Prends le chemin du vin, c’est le seul qui guerdonne.
La tasse vaut cent fois l’État des Feridun,
Et le lut du tonneau, Khosroès, ta couronne.

140

Échanson, les humains qui sont partis avant
Dorment, ô vanité ! dans le sable mouvant.
Va ! bois du vin, apprends vérité de mes lèvres,
Tout ce qu’ils ont pu dire, ô saki, c’est du vent !