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Ma barbe a balayé la taverne à la ronde !
À tout j’ai dit adieu dans l’un et l’autre monde ;
Cherche-moi dans ma rue et tu m’y trouveras
Endormi du sommeil de l’ivresse profonde.

133

Renonce à tout mais bois, et le vin est meilleur
Lorsque d’ivres beautés le versent au buveur.
Rien ne vaut d’être ivrogne ou rôdeur ou derviche ;
De la Lune aux Poissons, douze mois, bois sans peur.

134

Le ciel est comme un bol formant le fond de l’air,
Sous lequel, prisonnier, le sage attend le ver.
Imite les amours du broc et de la tasse,
Bien qu’ils soient lèvre à lèvre, entre eux coule un sang clair.